Burn-out maternel : nombreuses sont les mĂšres (ou les pĂšres, mĂȘme si câest plus courant chez les mĂšres) Ă vivre, ou Ă avoir vĂ©cu, ce phĂ©nomĂšne dâĂ©puisement physique et psychique. Car oui, ĂȘtre maman (ou papa), câest sans doute le plus beau mĂ©tier du monde, mais peut-ĂȘtre aussi le plus difficile ! Et beaucoup dâentre nous voudrions tout mener de front et tout rĂ©ussir : ĂȘtre la mĂšre parfaite, avoir un job de rĂȘve, un couple sans faille, une vie sociale sympa. En bref, ĂȘtre wonderwoman (ou Superman) ? ! Sauf que cet idĂ©al nâexiste pas, et quâĂ trop courir aprĂšs, on sâĂ©puise⊠parfois jusquâau burn-out.
Alors, quand le burn-out maternel, paternel ou parental survient, comment le reconnaßtre ? Et surtout, que faire pour prévenir ou sortir de cette spirale infernale ? Je laisse la parole à mon amie Caroline.
« Un jour, au bureau, je classais des piles de papiers que je venais dâimprimer pour une rĂ©union importante, quand soudain, le trou noir. Je me suis assise par terre, vidĂ©e, incapable de rĂ©flĂ©chir et de poursuivre la moindre tĂąche. LĂ , jâai compris que je faisais un burn-out. Mais la cause nâĂ©tait pas au travail, oĂč jâavais une mission assez cool depuis mon retour de congĂ© maternitĂ©, mais Ă la maison, oĂč je gĂ©rais tout : les enfants, les courses, le mĂ©nage, les factures, etc ». Voici ce que mâa racontĂ© mon amie Caroline, Ă lâĂ©poque mĂšre de 2 enfants de 2,5 ans et 21 mois⊠« Cet Ă©pisode a Ă©tĂ© le dĂ©clic. Une prise de conscience qui mâa permis de changer beaucoup de choses pour reprendre ma vie en main ».
Comment savoir si lâon fait un burn-out maternel ?
Burn-out maternel : les signes qui ne trompent pas !
Cet Ă©puisement physique et mental est un tabou de la maternitĂ© ! Et si les mamans sont souvent largement touchĂ©es, nous sommes conscients que cela peut aussi ĂȘtre le lot des papas⊠Les symptĂŽmes peuvent ĂȘtre Ă la fois psychologiques, cognitifs ou comportementaux.
Fatigue chronique, anxiĂ©tĂ©, irritabilitĂ©, baisse de productivitĂ©, douleurs physiques diverses, ou encore perte dâestime de soi sont autant de signes physiologiques et psychologiques qui doivent alerter. Parfois confondu avec le baby-blues ou la dĂ©pression, ce quâil nâest pas, le burn-out maternel est en fait un Ă©puisement physique et Ă©motionnel dĂ» Ă lâaccumulation de multiples facteurs de stress, sur le long terme. Il ne survient pas subitement mais petit Ă petit, et laisse les mamans totalement « vidĂ©es » : de leur Ă©nergie, de leur enthousiasme, de leur capacitĂ© Ă gĂ©rer le quotidien. Mon amie CĂ©cile mâa expliquĂ© que juste avant lâĂ©pisode du âtrou noirâ au bureau, elle Ă©tait tellement Ă bout quâelle avait perdu 3 poussettes en 2 mois ! (Heureusement pas avec les enfants dedansâŠ?) Certaines mamans sont si dĂ©passĂ©es quâelles en arrivent, bien malgrĂ© elles, Ă des gestes ou Ă des paroles violentes avec leurs enfants, ou encore Ă de lâindiffĂ©rence : inconsciemment, pour se protĂ©ger, elles se dĂ©tachent de leurs enfants et de ce qui leur arrive.
Les 3 phases vers le burn-out maternel
En fait, on distingue 3 stades qui mĂšnent Ă lâĂ©puisement voire Ă la dĂ©pression.
- Un épuisement physique et émotionnel. Quand, à force de stress et de sollicitations, toutes les ressources intérieures ont été utilisées, le parent finit par ne plus rien avoir à donner ni physiquement ni émotionnellement.
- La distanciation ou le dĂ©tachement. PhĂ©nomĂšne dâauto-protection, la mĂšre va inconsciemment se distancier de ce qui la fait souffrir, Ă savoir les enfants et les tĂąches domestiques. Câest un simple mĂ©canisme de survie afin dâessayer de prĂ©server le peu dâĂ©nergie restante.
- Le reniement. La derniĂšre phase du burn-out consiste Ă une sorte dâabandon et de repli sur soi. On peut alors traverser des crises de colĂšre voire de violence, mais aussi une perte de confiance et souvent beaucoup de jugement et dâauto-critique envers soi-mĂȘme. Câest provoquĂ© par ce dĂ©calage entre lâidĂ©e de la maternitĂ© quâon se faisait et la rĂ©alitĂ©.
Mais alors, comment en arrive-t-on lĂ ?
Burn-out maternel : pourquoi moi ?
Lorsque CĂ©cile mâa racontĂ© son expĂ©rience, je nâai pas vraiment eu de mal Ă me mettre Ă sa place. Et pour cause ! Maman de deux petits garçons en bas Ăąge (2 et 4 ans), chez moi, la rĂ©partition des tĂąches a toujours Ă©tĂ© quelque peu inĂ©gale. Certes, mon mari travaille, pas moi. Il paye les factures, pas moi. Mais je gĂšre tout ce qui concerne les enfants et la maison⊠Et jâavoue sans honte quâil y a des jours oĂč jâenverrais volontiers valser les petits, le papa, le panier de linge sale et les courses pour aller me rĂ©fugier dans un bureau, ou mieux, sur une Ăźle dĂ©serte !
Dans les magazines et sur les rĂ©seaux sociaux, on nous abreuve pourtant dâimages de familles idĂ©ales, avec de jeunes et jolies mumpreneuses (comprenez : mamans ET entrepreneuses), sportives, flanquĂ©es de maris aimants et serviables, de bĂ©bĂ©s joufflus adorables (qui font forcĂ©ment leurs nuits), dâenfants autonomes et bien coiffĂ©s (et jamais malades !)âŠ
Sauf que pour beaucoup dâentre nous, la rĂ©alitĂ© est tout autre, et nous nây sommes pas toujours prĂ©parĂ©es : ĂȘtre maman, pour moi, câest souvent jongler constamment entre travail et enfants, entre rendez-vous chez le docteur et tĂąches mĂ©nagĂšres, entre devoirs et activitĂ©s extra-scolaires. Ătre maman, pour moi, câest se lever toutes les nuits, parfois plusieurs fois par nuit, pour remettre une tĂ©tine ou changer des draps inondĂ©s de pipi. Ătre maman, câest avoir des taches de purĂ©e sur sa chemise (quand ce ne sont pas des taches plus suspectes ?), ne pas pouvoir finir une conversation tĂ©lĂ©phonique sans ĂȘtre interrompue, mais aussi gĂ©rer des crises, des disputes, des chagrins et des bobos⊠Câest ramasser des chaussettes sales tout en sâinquiĂ©tant de lâavenir professionnel de lâaĂźnĂ© et de lâĂ©veil du petit dernier. Câest lire des histoires en rĂ©flĂ©chissant Ă un menu Ă©quilibrĂ© ET qui ne finira pas Ă la poubelle⊠à croire quâĂȘtre maman, câest avoir mille tĂąches, souvent ingrates, Ă accomplir chaque jour, et mille responsabilitĂ©s (la fameuse « charge mentale » !) dans un quotidien pourtant fait dâimprĂ©vus et sur lequel on nâa aucun contrĂŽle (oui, la varicelle, on lâinclut rarement dans la to do list ?). Ajoutons Ă cela lâisolement dont beaucoup de mĂšres sont victimes et le manque de reconnaissance sociale, et il y a un peu de quoi craquer, non ?
Bien sĂ»r, et heureusement, toutes les mamans ne feront pas un jour oĂč lâautre un burn-out, mais toutes sont de potentielles victimes de cet Ă©tat dâĂ©puisement. Que lâon travaille ou non, que lâon soit seule ou en couple, quâon ait un enfant ou plusieurs, le burn-out peut sĂ©vir sans distinction de situations, ni de milieu social.
Dâailleurs, prĂ©cisons que si lâon parle ici du burn-out maternel, câest un mal qui ne touche Ă©videmment pas que les mamans, mais peut concerner tous les parents, comme nous en avions parlĂ© : Burn-out parental : comment lâĂ©viter⊠ou sâen sortir !
Mais, bonne nouvelle, ça nâest pas une fatalitĂ© ! On peut lâĂ©viter, et lâon peut surtout sâen sortir⊠et redevenir une maman Ă©panouie et heureuse. Alors comment ?
Burn-out maternel : oublier la mĂšre parfaite !
Câest aussi lĂ que le bĂąt blesse : devant un idĂ©al que nous avons fantasmĂ©, nous manquons souvent de recul. Et nous nous mettons une pression folle pour ĂȘtre de super mĂšres, avoir un job formidable, un couple merveilleux et une maison impeccable⊠Sauf que, bien entendu, câest impossible, et la dĂ©sillusion nâest jamais loin.
Premier conseil, alors : accepter lâimperfection. Autant que possible, on essaie de ne pas culpabiliser devant le linge qui dĂ©borde dans la paniĂšre, la tache de feutre sur le canapĂ©, les bourrelets sur nos hanches ou le dossier quâon nâa pas pu boucler Ă temps⊠Plus facile Ă dire quâĂ faire, ok, mais cela vaut le coup dâessayer. Pourquoi ne pas commencer dâailleurs par prendre le temps de se poser et lister ce qui est vraiment essentiel pour nous ? Passer du temps avec mes enfants, faire du sport, sortir avec des amis ou en tĂȘte Ă tĂȘte avec mon conjoint ? On peut aussi essayer de lister toutes ces choses que lâon fait par souci de perfection et qui, Ă lâinverse, mĂ©riteraient que lâon sây attarde moins⊠Et hop, on les raye de la liste ! ? (Voir aussi notre article Devenir parent : comment ne pas se perdre et sâoublier).
Burn-out maternel : Ă lâaide !
La solitude et lâisolement sont souvent des facteurs aggravants du burn-out. Or, lorsque lâon sent que lâon perd pied, il me semble essentiel de trouver quelquâun Ă qui parler. Conjoint, ami(e), psy, ou mĂȘme dâautres mamans sur des forums, lâimportant est de pouvoir dire ce que lâon ressent et se sentir comprise.
Et puis bien sĂ»r, ne pas hĂ©siter Ă demander de lâaide, et apprendre Ă dĂ©lĂ©guer⊠Pour le mĂ©nage, pourquoi ne pas avoir recours Ă une femme de mĂ©nage si lâon peut ? Et surtout, nâhĂ©sitons pas Ă mettre Ă contribution le conjoint (il nây a pas de raison quâil en fasse moinsâŠ) et les enfants ? Certaines familles font des tableaux de rĂ©partition des tĂąches mĂ©nagĂšres sur la semaine, pourquoi sâen priver ? Il y a de bonnes chances pour que les plus petits (au moins euxâŠ) participent avec joie. Il ne faut donc pas hĂ©siter Ă les solliciter pour des tĂąches simples. (Chez nous Arthur 4 ans et Tristan 2 ans adooooorent passer le balai, lâĂ©ponge, mettre des choses Ă la poubelle, aider Ă mettre la table, etc).
Dâailleurs, vous cherchez des astuces pour faire participer vos enfants et les faire coopĂ©rer dans la bonne humeur (donc sans crier) ? Laissez-nous votre e-mail et dĂ©couvrez notre pack âcoopĂ©rationâ : toute les clĂ©s pour rendre la vie (un peu) plus cool, et les Loulous plus coopĂ©ratifsâŠ
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Concernant les enfants justement, on peut essayer de passer de temps en temps le relais Ă une grand-mĂšre, une baby-sitter ou toute autre Ăąme amicale pour nous soulager au moins quelques heures (ou plus, si on est chanceuse!).
Burn-out maternel : charitĂ© bien ordonnĂ©e commence par soi-mĂȘmeâŠ
On ne le dira jamais assez, mais pour ĂȘtre bienveillants envers les autres, il faut dâabord lâĂȘtre avec nous-mĂȘme. Donc, autorisons-nous Ă Â prendre soin de nous sans culpabiliser. Savoir ĂȘtre un peu Ă©goĂŻste sera forcĂ©ment bĂ©nĂ©fique pour toute la famille. Sport, mĂ©ditation, sorties entre amis, peinture ou macramĂ©, quâimporte⊠Lâimportant est dâavoir une(des) activitĂ©(s) Ă soi qui nous fassent plaisir Ă nous ! ?
Enfin, rappelons que le rire, la joie et la lĂ©gĂšretĂ© sont souvent les meilleurs remĂšdes Ă tous les maux⊠(re)mettons-en autant que possible dans notre relation avec de nos enfants, et dans nos vies en gĂ©nĂ©ral ! ? Mais ce nâest pas toujours simple âŠ
Et surtout nâoubliez pas quâil existe lâappliâ du Cool Parent, avec un soutien sans faille dâune fabuleuse communautĂ©, des rencontres en vrais pour ceux qui veulent, du temps pour soi chaque mois, et surtout un indĂ©niable boost dâĂ©nergie au quotidien. Pile poile ce dont nous avons besoin.
Parfois, comme pour mon amie CĂ©cile, cela nous arrive dâun coup. Mais il y a fort Ă parier que les signes se sont accumulĂ©s. Les connaĂźtre, câest dĂ©jĂ nous permettre de mieux les dĂ©tecter. Et plus on rĂ©agit tĂŽt, plus il sera facile de remonter la pente. Sortir du burn-out maternel est possible, mais cela prend du temps. Car rappelons-le, cet Ă©puisement, comme la dĂ©pression, peuvent devenir de vraies maladies. Une prise en charge mĂ©dicale, beaucoup dâamour et de bienveillance et surtout beaucoup de temps seront nĂ©cessaires pour en guĂ©rir.
Lâarticle Burn-out maternel : le reconnaĂźtre, lâĂ©viter, ou sâen sortir ! est apparu en premier sur Cool Parents Make Happy Kids.